Mutations économiques du secteur de l’industrie des métaux non ferreux
Interact
Le secteur des métaux non ferreux est un fournisseur incontournable d’autres secteurs majeurs de l’industrie française. Par les innovations technologiques qu’il porte, il met également à disposition de ces secteurs aval des solutions innovantes et apparaît ainsi comme un maillon essentiel de la chaîne industrielle. Les métaux non ferreux, qu’il s’agisse des métaux traditionnels ou à haute intensité technologiques (dits high-tech), trouvent leurs applications dans de nombreux secteurs industriels comme les matériels de transport, le bâtiment, l'aéronautique, l'automobile, les matériels électriques et électroniques, les équipements domestiques et emballages ou encore les industries mécaniques. Plus particulièrement, l’utilisation des métaux high-tech (ou les alliages utilisant ces métaux) permet d’induire des caractéristiques mécaniques et physico-chimiques propices aux innovations technologiques et aux technologies de rupture. L’industrie française des métaux non ferreux a connu, durant cette dernière décennie, des évolutions marquantes de ses marchés et un contexte concurrentiel mondial renforcé qui ont conduit à de profondes recompositions de son appareil productif. Au niveau mondial, le déplacement du centre de gravité de la croissance économique vers les pays émergents et le ralentissement de la croissance de la demande lié à la crise économique ont engendré, en France et en Europe, une baisse d’activité de la quasi-totalité des secteurs consommateurs de métaux non ferreux. L’analyse prospective à l’horizon de 15-20 ans fait ressortir différents facteurs qui devraient agir sur les marchés des métaux non ferreux. En termes de volumes, les applications dans les infrastructures bénéficieront d’une croissance rapide dans les pays émergents, alors que dans les pays matures, les marchés reposeront davantage sur des remplacements, des améliorations, des adaptations à de nouveaux modes de consommation et production, avec une croissance plus faible. Concernant les biens de consommation et d’équipement des ménages, tels que l’automobile, la croissance mondiale en volume sera principalement tirée par les pays émergents. Dans les pays matures, les facteurs de croissance dépendront notamment des réponses et solutions qui pourront être apportées aux besoins de nouveaux modes de consommation et de production, tels que l’optimisation et l’efficacité des matériaux, les développements technologiques combinés à la montée en puissance des technologies de l’information et de la communication (TIC), ou encore la capacité de satisfaire aux exigences environnementales. Les acteurs français disposent d’atouts et de potentialités pour réaliser des productions à haute intensité technologique et à forte valeur ajoutée. Le défi pour les acteurs français est alors d’acquérir ou de confirmer un avantage compétitif par rapport à des concurrents, y compris issus de pays émergents, prompts à progresser sur une courbe d’expérience comparable et à rivaliser sur des créneaux identiques. Dans le domaine des métaux non ferreux, la diffusion de nouvelles technologies et/ou de nouveaux matériaux bénéficie du rôle actif de quelques donneurs d’ordres, acteurs institutionnels et centres techniques. Globalement, les projets et les initiatives émergent en ordre dispersé, et une meilleure coordination au niveau national serait souhaitable. De nombreux métaux non ferreux (cuivre, aluminium, métaux précieux et high-tech) bénéficient de l’apport des TIC, et notamment de l’électronique embarquée, tous types de véhicules confondus (aéronefs, trains, automobiles, etc.).