Title Original Language:
Usages novateurs de la voiture et nouvelles mobilités
Abstract Original Language:
Ce travail se donne pour objectif d’explorer de nouvelles voies d’interprétation de l’émergence et de la transition des transports contemporains vers les nouveaux services de mobilité automobile. Aujourd’hui, les « nouvelles mobilités » font, en effet, figure de « nouvelle frontière » pour une partie du monde politique et intellectuel. Elles sont parées des vertus supposées d’une « croissance verte » qui redonnerait l’avantage aux pays et territoires mis à mal par la mondialisation et ses effets désindustrialisant. Ces nouvelles mobilités permettraient, selon cette croyance, de tourner le dos à un XXe siècle où l’on aurait confondu le progrès avec la croissance infinie d’une production industrielle aussi polluante qu’aliénante pour les consommateurs comme pour les travailleurs. Dans le programme politique qu’elles sous-entendent, ces nouvelles formes de mobilité engageraient les individus à réfléchir de manière plus collective et entrepreneuriale. Elles permettraient de créer de nouveaux besoins et de nouveaux profits dans la droite ligne des grandes thématiques contemporaines que sont le
numérique et l’écologie. Symbole d’une vision « high-tech » de l’écologie, ces nouvelles formes de mobilités tendent à se constituer comme un nouveau paradigme de l’automobile. Celui-ci serait appelé à structurer de nouveaux écosystèmes d’affaires qui permettraient d’amorcer une transition vers « le futur ». Aujourd’hui, on attribue bien volontiers à l’industrie automobile, à ses usines et à ses acteurs, les caractéristiques d’une économie vieillissante et conservatrice, incapable de se recomposer et d’adhérer à ce « nouveau paradigme ». Dans la vision positiviste dominante, l’industrie automobile est d’emblée condamnée. Elle représente une vision passéiste de l’économie et de la société, avec laquelle il est politiquement de plus en plus difficile de s’imposer.
L’idée que nous défendons dans ce rapport est que l’on peut entrevoir la dynamique des nouvelles mobilités et des nouveaux services automobiles à travers un prisme « industrialiste » et écologique, c'est-à-dire, comme un moyen de répondre aux impératifs sociaux et environnementaux auxquels est confrontée la société française ainsi que son industrie. En effet, nous pensons que, plutôt que d’opposer un « ancien » et un « nouveau monde » des mobilités automobiles, il est aujourd’hui indispensable d’identifier et de développer des « ponts » entre l’industrie automobile et les nouveaux services de mobilité aujourd’hui en pleine expansion.
Ce rapport propose d’évaluer les potentialités d’une telle hypothèse et d’identifier des voies de transition vers une massification des nouveaux usages automobiles.
Abstract in English:
Usage rather than ownership of vehicles is driving the expansion of car sharing and carpooling, among other new uses. Driven by the digital revolution, these new services are expected to radically transform how we get around, and will change the relationship between the various stakeholders – both newcomers and long-standing players – that contribute to its implementation.
This forward-looking analysis uses a variety of scenarios to examine the economic and environmental gains if such services expand and gain traction across the country. Such a shift would mean an optimised fleet of automobiles that are used more intensively and renewed more often. The study's recommendations call for expanded synergies between stakeholders, with possible public-sector support.
The methodology used, the results obtained and the recommendations are the sole responsibility of the authors of the study, and do not represent the views of the Pipame, the DGE or the other sponsors.